Vive la vente simplifiée… pas la vente simpliste !
- Simple et simpliste ne sont pas synonymes
- Le bon branchement
- Découper pour mieux transmettre
- Progresser impose du travail
- Rappeler ce qui compte vraiment
- Conclusion
- La prise multiple
Les doigts dans la prise
Une petite secousse pour nous réveiller
Simple et simpliste ne sont pas synonymes

Imaginez.
Vous croisez un expert. Vous le regardez dans les yeux… et hop, abracadabra : toute son expertise se transfère dans votre cerveau.
Années d’expérience, de réussites, d’erreurs, de maîtrise… téléchargées en quelques secondes.
Magique, non ?
Magique, peut-être. Mais malheureusement, ça ne marche pas comme ça…
Et pourtant, dans l’univers du développement des compétences commerciales, cette illusion a la cote.
Les raccourcis pullulent :
- Les formations express qui font de vous un “expert” en 5 x 10 minutes.
- Les résumés de livres qui prétendent mieux vous instruire que l’ouvrage lui-même.
- Les “hacks” qui compressent 10 ans de pratique en 3 slides.
- Les tutos qui transforment un métier complexe en une poignée d’astuces à consommer sur mobile.
Ça va vite, ça brille, ça claque… mais ça ne tient pas la route.
Et le pire ? Même les sujets sérieux s’y mettent.
Par exemple :
Je suis récemment tombé sur une vidéo qui promettait d’aider à mieux rédiger ses propositions commerciales.
Sujet intéressant. Je clique.
Et là, première phrase prononcée par “l’expert” :
« Et si vous pouviez créer une proposition commerciale personnalisée… sans rien faire ? »
Fin de la blague. J’ai zappé illico.
Ce genre de promesse est un poison.
Une intoxication intellectuelle qui, à mon sens, fait beaucoup de mal.
Elle crée un fossé — parfois invisible, mais bien réel — entre ceux qui savent le temps qu’exige l’acquisition d’une véritable maîtrise professionnelle…
Et ceux à qui l’on fait croire que trois vidéos de cinq minutes suffisent pour devenir un expert du sujet.
Il suffit de voir le nombre de personnes qui se déclarent aujourd’hui “experts en neurosciences” pour prendre conscience du phénomène…
On peut tourner le sujet dans tous les sens, mais :
👉 Acquérir de nouveaux réflexes,
👉 Maîtriser les bons gestes,
👉 Être vraiment compétent…
… ça prend du temps.
Du vrai temps. Celui qu’il faut pour que les choses infusent, s’ancrent, deviennent naturelles.
Comme en calligraphie japonaise : un trait peut paraître simple… mais il ne devient parfait qu’après des milliers de gestes répétés.
Alors, comme il ne suffit pas de le décréter, je vais vous donner trois pistes pour viser la profondeur, aller au bout des choses, pour pouvoir ensuite se donner les moyens de jouer simple.
- En tant que manager, pour guider vos équipes vers le bon niveau d’exigence,
- Ou en tant que commercial, pour reprendre le chemin du travail de fond.
Le bon branchement
Quelques repères pour ne plus disjoncter
🔌 Découper pour mieux transmettre
Quand on maîtrise vraiment un sujet, on agit souvent de manière fluide, instinctive. C’est une force… mais aussi un piège du manager ou du coach qui, à force d’aller vite, prend parfois des raccourcis trop rapides. Et ces raccourcis empêchent les autres de suivre.
Si vous voulez vraiment faire progresser quelqu’un, commencez par découper en tranches fines ce que le métier exige, geste après geste, pour être efficace.
Plus les tranches sont fines, plus vous pouvez :
- Illustrer la profondeur du sujet (il y a beaucoup de tranches)
- Faciliter l’acquisition des bons réflexes et des méthodes
Par exemple, il est toujours plus facile de travailler sur :
- La façon de présenter une success story, plutôt que “convaincre un prospect”
- La façon de proposer une suite à un projet, plutôt que “fidéliser un client”
- La façon de justifier une condition tarifaire, plutôt que “défendre ses prix”
Ce travail de découpage permet d’accompagner concrètement, dans des temps courts, avec des conseils très ciblés.
Mais surtout, il installe une culture du progrès visible.
Il montre que le souci du détail fait la différence,
et que progresser, c’est « progresser progressivement ».
Il vaut mieux avancer et/ou faire avancer un peu chaque semaine,
que d’attendre la grande formation annuelle qui noie tout le monde sous un déluge d’apports… qu’on ne digère jamais vraiment.
🔌 Progresser impose du travail. Eh oui…
Deuxième point fondamental, et pardon pour le truisme :
👉 Le progrès vient du travail personnel.
Certains commerciaux maîtrisent assez bien l’art de déplacer la responsabilité de leurs progrès… sur leur manager.
C’est bien tenté. Mais non, ça ne marche pas comme ça.
- Ce n’est pas au manager de faire les exercices.
- Ce n’est pas au manager de suivre la formation à leur place.
- Ce n’est pas au manager de répéter encore et encore jusqu’à la maîtrise d’un geste.
Comme dans le sport, le coach est là pour guider, corriger, orienter.
Mais ce n’est pas lui qui enfile les baskets à 5h du mat pour aller courir.
Rien n’est possible sans effort personnel.
Le coaching n’est pas du babysitting.
Comme disait ma grand-mère :
👉 « Plus on creuse, plus la mer est profonde. »
Eh bien, quel que soit le domaine professionnel, c’est la même chose.
Plus on creuse, plus on réalise qu’il existe un vrai écart entre les meilleurs… et les autres.
Et cette différence — qui vient avant tout du travail perso —
c’est elle qui permet, ensuite, de jouer simple.
🔌 Rappeler ce qui compte vraiment
Il y a quelques années, j’ai lu « Ce qui compte vraiment » de Gary Hamel.
Un livre marquant, simple et profond à la fois.
Hamel y montre, exemples à l’appui, que ce qui fait la différence — dans la durée — C’est la passion.
C’est la passion qui transforme l’effort en envie.
C’est elle qui donne envie de creuser. D’aller au bout. De refaire encore et encore un geste particulier jusqu’à ce qu’il soit juste.
C’est elle aussi qui rend le métier commercial si attrayant et stimulant.
Alors, si vous êtes manager, n’oubliez pas de le marteler.
Osez rappeler que le plaisir vient en creusant, en maîtrisant son art de mieux en mieux.
Et pour ça, il faut avoir la passion : la passion de la persévérance, la passion qui fait briller les yeux, la passion qui transforme son métier en plaisir.
Philippe Noiret disait :
« Le chemin est court, alors autant le faire en première classe. »
Eh bien, si j’osais le paraphraser, je dirais :
👉 Le chemin est court et le travail en couvre une grande partie. Alors autant le faire avec passion.
Conclusion
- ❌ La simplicité n’est pas la superficialité.
✅ C’est le travail de fond qui permet, ensuite, de jouer simple. - ❌ On ne devient pas bon par magie.
✅ On progresse en allant dans le détail de chaque compétence clé. - ❌ Motiver n’est pas un verbe transitif.
✅ C’est la passion, personnelle et assumée, qui rend tout le reste possible.
Bref, vive la vente simplifiée,
Celle qui peut se résumer avec un Haïku :
Sous la profondeur,
se forge la vente simple,
fruit d’un long labeur.
La prise multiple
Quelques ressources pour aller plus loin
- 💻 La formation commerciale en ligne
Pour celles et ceux qui veulent vendre autrement (avec ou sans OPCO). - 📦 Le pack Managers
Pour accompagner ses commerciaux sans renier le principe hautement philosophique… Tu bosses, je t’aide. - 🎤 Des conférences
Pour redonner le plaisir de la vente.
👉 Prendre RDV avec Nicolas Caron pour évoquer un projet de formation ou de conférence.
