Pour aller dans le bon sens est un excellent livre de Christopher Guérin qui y décrit avec brio un autre chemin pour la conduite de nos entreprises.
Ceux qui me suivent savent que je suis un fan de Ray Dalio, en tout cas de son livre, les principes du succès, dans lequel il explique tant de choses que j’aurais voulu avoir en tête il y a 20 ans…
Parmi ses idées clés, il parle de l’importance de donner plus de poids dans les décisions aux personnes fiables. Pour lui, une personne fiable est une personne qui a eu au moins 3 succès dans le sujet dont il parle ET qui est capable de faire la description détaillée de la relation de cause à effet entre les actions et les résultats obtenus.
Avec ce tamis en tête, je vous assure qu’on fait un sacré tri parmi les gens qui donnent des conseils…
Eh bien, s’il y a une personne « fiable de chez fiable » dans le domaine industriel, c’est bien Christopher Guérin.
Je viens de dévorer son livre « Pour aller dans le bon sens » et autant vous dire que le principe cher à Ray Dalio est ici parfaitement illustré tant sur le plan des résultats générés qui sont absolument remarquables que sur celui de la capacité à décrire et partager les moyens qui ont été mis en oeuvre pour les obtenir.
Pour aller dans le bon sens : un livre d’optimisme industriel
C’est un livre qui ne nie pas la crise que nous traversons, au contraire l’auteur démarre en nous rappelant que nous sommes désormais en « permacrise » .
Je cite : « la crise est non seulement permanente et protéiforme, mais elle est, de surcroît, multicouche : les crises se succédaient par le passé, elles se superposent aujourd’hui« .
Et pourtant, malgré ce chaos qui semble permanent, ce livre démontre qu’un autre chemin est possible. L’auteur remet en cause les principes « immuables » du management et de la gestion des entreprises et décrit à la fois les objectifs et les résultats obtenus sur de nombreux plans.
Sur chacun de ces plans, l’auteur décrit la question clé (l’intention de commandement diront certains…) et bien sûr les réponses à ces questions et les résultats obtenus.
Sur le plan économique
Comment simplifier pour générer plus de profit ?
Christopher Guerin est parti d’un constat sévère, mais juste, je cite : L’amplification du numérique donne le sentiment aux entreprises d’être modernes, mais notre socle organisationnel et nos fondements de management restent archaïques.
Fort de cette conviction, un grand chantier d’analyse de la data disponible a été mis en oeuvre. Et oui, c’est bien de récolter des informations, mais c’est beaucoup mieux de faire parler les chiffres.
Je fais ici un raccourci, mais la conclusion de cette nouvelle quête d’insights pour vraiment comprendre la genèse des résultats a rendu ses conclusions et orienté la nouvelle trajectoire sur le plan du business : simplifier pour plus de rentabilité. Autant vous le dire tout de suite, le process de simplification a été spectaculaire tant sur le plan du nombre de clients servis que sur celui de la gamme des produits.
Les résultats n’ont jamais été aussi bons qu’après cette cure de simplification…
Sur le plan du respect environnemental
Comment doubler les profits tout en améliorant l’empreinte environnementale ?
Les entreprises ne sont pas les seules à faire du greenwashing. L’État sait aussi y faire en multipliant les indicateurs officiels, les normes, les labels. Beaucoup de créativité pour autant d’effets pervers et de « trous dans la raquette » qui permettent de transférer les actifs polluants des sociétés dites vertueuses à celles qui peuvent exercer dans des zones de « non-droit carbone ».
Nexans, a tout de même réussi à trouver un chemin qui conjugue sobriété et profits.
Dis comme ça, c’est un peu difficile à croire, mais lisez le livre pour juger et constatez qu’il est possible de poursuivre ses objectifs économiques en s’imposant une contrainte forte en matière d’émission de CO2.
Sur le plan de l’engagement
Que pouvons-nous faire pour faire face au phénomène de désengagement des salariés ?
Ce sujet me passionne. J’ai d’ailleurs consacré tout un article sur l’engagement professionnel récemment.
La encore, Nexans a traité le sujet à fond et ne s’est pas contenté de nommer un Chief Happiness Officer… On est très très loin des mesures superficielles. Au contraire, 7 thèmes ont été travaillés en profondeur avec leurs déclinaisons locales dans chaque établissement.
Là encore les résultats sont au rendez-vous et s’illustrent par exemple par l’évolution de l’absentéisme (entre autres).
Pour aller dans le bon sens : un livre à lire et/ou à offrir…
Évidemment cette fiche de lecture est très superficielle pour ne pas spoiler le livre mais je vous assure que ceci est une lecture incontournable pour tout dirigeant.
Je pense même que l’envoyer, de façon anonyme à certains « grands patrons » ne serait pas complètement inutile et peut être salvateur pour ceux qui en ont assez de travailler avec des règles et des objectifs bien souvent radicalement décalés par rapport aux promesses des slogans si bien rédigées dans les rapports annuels en papier glacés…
Bonne lecture à tous !